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Titre
Ludovic de Beauvoir à Albert (21 septembre 1867)
Date
21/09/1867
Lettres Item Type Metadata
Location
Rumigny
Expediteur
Ludovic de Beauvoir
Destinataire
Albert
Transcription
21 septembre 1867 - Rumigny
Mon bien cher ami,
Je ne veux pas tarder plus longtemps à vous répondre et à vous dire combien votre lettre si fraternelle m'a touché.
Pardonnez moi si j'ai aujourd'hui, pour la première fois, le temps de vous écrire : mon coeur vous le savez a toujours été auprès de vous et de votre admirable mère.
Ah ! vous m'avez aussi, j'en suis sûr, suivi par la pensée et je vous assure qu'en voyant accourir autour de moi tant de parents bien aimés, j'étais comme honteux de mon bonheur, car je pensais à vous. La joie du retour, si naturelle et si vraie, semblait me peser de toute notre commune douleur.
Oui, mon ami, votre père et moi nous aimions tellement, que toute ma vie ce vide affreux viendra affliger mon coeur et pour vous comme pour moi il n'y aura de consolation que dans notre mutuelle amitié.
Courage, courage, mon bon ami ! Voilà le moment de la rentrée qui approche ! Le travail va être pour vous comme une consolation et un encouragement. Ah ! comme votre pauvre père pensait à vos travaux de cette année !
Mon père a reçu ce matin une bien admirable lettre du commandant Bahem : quand au testament, je ne puis que vous affirmer que votre si bon père m'en a parlé comme d'une chose faite : s'il n'est pas chez quelque notaire ou avoué ou avocat à Cherbourg, je n'y comprend plus rien.
Pour sûr, il n'est pas dans les caisses qui contiennent nos achats en Chine : dans ces caisses votre père n'a qu'une garniture de cheminée en bronze, des papiers, etc... enfin toutes choses dont j'ai la liste de sa main.
Adieu cher ami, comme je suis vôtre, je vous embrasse tous du fond de mon âme. Oh ! votre pauvre mère, comme je l'aime.
Ludovic
Mon bien cher ami,
Je ne veux pas tarder plus longtemps à vous répondre et à vous dire combien votre lettre si fraternelle m'a touché.
Pardonnez moi si j'ai aujourd'hui, pour la première fois, le temps de vous écrire : mon coeur vous le savez a toujours été auprès de vous et de votre admirable mère.
Ah ! vous m'avez aussi, j'en suis sûr, suivi par la pensée et je vous assure qu'en voyant accourir autour de moi tant de parents bien aimés, j'étais comme honteux de mon bonheur, car je pensais à vous. La joie du retour, si naturelle et si vraie, semblait me peser de toute notre commune douleur.
Oui, mon ami, votre père et moi nous aimions tellement, que toute ma vie ce vide affreux viendra affliger mon coeur et pour vous comme pour moi il n'y aura de consolation que dans notre mutuelle amitié.
Courage, courage, mon bon ami ! Voilà le moment de la rentrée qui approche ! Le travail va être pour vous comme une consolation et un encouragement. Ah ! comme votre pauvre père pensait à vos travaux de cette année !
Mon père a reçu ce matin une bien admirable lettre du commandant Bahem : quand au testament, je ne puis que vous affirmer que votre si bon père m'en a parlé comme d'une chose faite : s'il n'est pas chez quelque notaire ou avoué ou avocat à Cherbourg, je n'y comprend plus rien.
Pour sûr, il n'est pas dans les caisses qui contiennent nos achats en Chine : dans ces caisses votre père n'a qu'une garniture de cheminée en bronze, des papiers, etc... enfin toutes choses dont j'ai la liste de sa main.
Adieu cher ami, comme je suis vôtre, je vous embrasse tous du fond de mon âme. Oh ! votre pauvre mère, comme je l'aime.
Ludovic

