Auguste à Albert (1er février 1867)

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Dublin Core

Titre

Auguste à Albert (1er février 1867)

Date

06/06/1867

Résumé

En février 1867, Auguste fait son Voyage autour du Monde et navigue vers Honk-Hong.

En mer, il écrit à Albert, son fils aîné, et l’encourage au travail et à la sincérité. Il le met aussi en garde contre de mauvaises influences de ses camarades.

Lettres Item Type Metadata

Location

en mer vers Hong Kong

Expediteur

Auguste

Destinataire

Albert

Transcription

1er février 1867 - à bord du "Pacha" allant à Honk Hong

Mon cher Albert,

J’ai reçu la lettre que tu m’as écrite peu après ton entrée comme interne au collège de Cherbourg. Cette lettre m’a plu. Ecris tu ... (?), parce qu’au lieu de t'excuser, tu m'avais ... (?) tout sincèrement les choses comme elles se sont passées.

Cette sincérité qui est la première vertu de l’homme, comme elle est le plus grand charme de l’enfant, m’a saisi. Certes, il est mauvais de mal faire, de pécher. Mais c’est aggraver une mauvaise action que d’y ajouter le mensonge et l’hypocrisie. Au lieu qu’un aveu naïf, franc prouve à la fois du courage, de la noblesse de cœur, et dispose toujours à l’indulgence.

J’espère, mon grand garçon, que tes résolutions de travail sont aussi ... (?).

Tu l’as prouvé quant au commencement, et c’est avec joie que je t’ai vu inscrit au tableau d’honneur.

Tâche de ne pas faire feu de paille, et d'en continuer ce que tu as si bien commencé, avec de forts coups de collier, brusquement donnés de temps en temps, on casse les ... (?), la voiture reste en route : au lieu qu’avec une résolution ferme, fermement ... (?), on arrive toujours au but.

D’après ce que tu me dis, je ne trouve pas que vous soyez bien avancé, et j’ai peine à comprendre comment à ce compte, vous pourrez subir vos examens cette année. Il est vrai que je ne sais pas au juste les matières ... (?) maintenant. Dis le moi dans ta prochaine lettre.

Je suis bien aise que tu aies été bien accueilli par tes camarades d’étude et de classe. Je vais te faire à cet égard une recommandation que je te rappelle d’avoir toujours présente à l’esprit. Défie-toi comme de la peste des paresseux, des frondeurs et de ce qu’on appelle au Collège les meneurs.

Tu n’es pas naturellement enclin à mal faire, mais tu as dans le caractère, une certaine faiblesse d’imitation dont il faut te défaire plus que toute autre chose et qui te rendrait cette camaraderie funeste. Tu m'as ... (?) qu'à savoir ... (?) en parlant de toi-même à toi-même : ” Experdo crede Roberto” [qui signifie « croyez en Robert qui le sait par expérience » C’est le second hémistige d’un vers d’un poème macaronique d’Antonius Arena. Ce Robert est le personnage qui parle, se rappelle pour dire « crois en ma propre expérience “].

Je ne puis que te répéter toujours la même chose, mon cher Albert, travaille ! C’est ta vie que tu fondes. Travaille, reste simple, droit et bon. Reste pieux, surtout. En dehors de cela, aujourd’hui, il n’est plus de salut même ici bas.

Respecte et aime ta chère mère, te voilà un homme maintenant presque, pense à tes frères et à ta petite sœur.


Je ne donne pas de ... (?) voyage. Je fais pour votre mère un journal inventaire, que je lui envoie par chaque courrier. Je suis certain qu’elle vous tient au courant de ce qui m’arrive et ... (?) mon journal quand elle est contente de vous.

Dans huit jours, je serai en Chine. N’as-tu pas envie de voir à ton tour ces merveilleux pays ? ... (?) travaille et tu les verras ... (?).

Ma lettre n’est pas bien lisible mais c’est la faute de la grosse mer et ... (?) qui ... (?) sur le bateau, mais puisque tu lis ton écriture, tu liras bien la mienne.

Au revoir, cher gros, car j’espère à chaque… (?) heureux ... une partie des vacances avec vous.  Embrasse ta chère mère, papa et maman Cappe, tes frères et ... (?). Mes amitiés à M le Querrec et Denis.

Un bon baiser sur ton gros museau, de ton père qui t'aime.

Auguste Fauvel