Mathilde à Albert (24 octobre 1861)

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Dublin Core

Titre

Mathilde à Albert (24 octobre 1861)

Date

24/10/1861

Lettres Item Type Metadata

Location

Cherbourg

Expediteur

Mathilde

Destinataire

Albert

Transcription

Cherbourg, mardi 24 Octobre 1861

Mon cher enfant,

Il m’est trop pénible de ne pouvoir t’embrasser et te fêter le jour de Noël comme les autres années. Tâches, mon enfant d’effacer par ta bonne conduite le souvenir de mes larmes et de mes reproches. Hâtes toi de m’apprendre que tu es fort, énergique et que tu as tenu ta parole de me consoler par tes bonnes notes. C’est au nom du petit divin Jésus de Noël que tu m’as fait de sérieuses promesses.

Alors, je t’envoie un portrait de l’adorable enfant pour qu’il te dise sans cesse ce que tu dois faire pour obtenir ses bénédictions et lui prouver que tu es sensible à ses souffrances et à sa pauvreté en contentant son coeur qu’il te montre.

Voici une fin d’année bien triste pour moi Albert, voudras tu me rendre le commencement de l'autre aussi amère en ne gagnant pas cette sortieen ne gagnant pas cette sortie qui te permettra de m’embrasser et me consoler ? Tu viendras, n'est ce pas mon enfant, tu vas travailler pour moi et pour ton cher père absent qui va attendre avec impatience de bonnes nouvelles de ton application qui effacent la peine que tu lui fais en ce moment.

Si par malheur, Albert, tu ne te sentais pas digne de ... (?) l’image que je t’envoie, pries Monsieur Espero (?) de te la garder et de ne te la rendre que le jour où tu l’auras vraiment gagnée. Je te charge de le remercier de sa bonne hospitalité et de lui exprimer mes regrets de l’avoir peut-être dérangé.

Dis à Laloë que sa mère l’embrasse et attend de lui une lettre qui lui lui apprenne a qu’il travaille mieux.

Allons, mon cher enfant, ta mère te pardonnera quand tu pourras l’embrasser réellement. En attendant, Albert, prends courage et penses à ton père

Ta mère dévouée,

Mathilde Fauvel

Emmanuel embrasse bien affectueusement son gros frère. Moi aussi, cher enfant, je ne peux y résister et je t’embrasse bien tendrement